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Vernon : Frédérick Gersal vient raconter « la petite histoire »
Son nœud papillon est aussi célèbre que son verbe est enjoué. Le journaliste et chroniqueur de Télématin (France 2) Frédérick Gersal entraîne ses téléspectateurs et auditeurs dans les couloirs du temps. À l’occasion de la publication de deux nouveaux ouvrages, et avant celle d’une boîte de jeu, il sera au château de Bizy à Vernon, demain samedi, à l’occasion des Rencontres littéraires. Elles se tiennent tout le week-end et accueillent d’autres historiens et journalistes.
Comment est née votre passion pour l’Histoire ?
« Elle remonte à l’enfance. Mon père, médecin, était un passionné d’Histoire. Il nous racontait, à mon frère et moi, la généalogie des rois de France. J’ai également eu un professeur en 2de qui m’a passionné. En faire mon métier est venu plus tard. Je voulais devenir comédien mais mon père s’y est opposé et a voulu que je fasse du droit, ce qui m’a ennuyé. En 1981, j’ai commencé à être « pouce disque » au moment de la libération des radios libres. Je n’étais pas doué en musique et j’ai décidé de raconter des histoires à la radio. »
À quelle époque auriez-vous aimé vivre ?
« Le Moyen Âge me passionne mais ce n’est pas pour cela que j’aurais voulu vivre à cette époque ! J’aurais aimé vivre pendant le Second empire, au moment où le baron Haussman transformait Paris et où l’opéra Garnier voyait le jour. Il y a eu des temps de guerre mais, malheureusement, c’est le cas à toutes les périodes. La fin du XIXe correspond aussi à l’arrivée du chemin de fer, de l’aviation... Tout bouge ! »
Dans votre dernier livre, « Le jour où... », vous revenez en 100 dates sur l’Histoire de France. Avez-vous une date préférée ?
« Celle de la Déclaration des droits de l’Homme (1789). Je me suis replongé dans ce texte qui est d’une incroyable actualité. On devrait tous la relire régulièrement. »
Quel personnage historique suscite votre admiration ?
« Il y en a plusieurs. Napoléon est incontournable même s’il traîne des milliers de cadavres derrière lui. C’est l’un de ses deux côtés négatifs, avec l’autorisation de l’esclavage. Mais il a tellement modifié la vie politique et économique en France qu’il demeure très actuel. Parmi les grands rois, il y a Philippe le Bel et François Ier, deux personnages qui me fascinent dans leur façon de diriger l’État et de changer les choses à leur époque. »
Vous êtes l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages. N’avez-vous jamais été tenté par l’écriture d’une biographie ou d’un roman historique ?
« Biographie non, c’est un travail de titan que je n’ai pas le temps de mener actuellement, même si je suis grand lecteur de biographies. J’ai commencé à écrire quelques dizaines de pages d’un roman historique dont l’action se déroule au Moyen Âge. C’est tentant de laisser une trace autre que celle d’un compilateur. »
Vous vous êtes produit dans un one-man-show. Est-ce que l’on pourra vous revoir sur scène ?
« Ce one-man-show était un vrai bonheur ! J’ai pu le jouer à Paris et en province, dont lors du festival d’Avignon, pendant plus de deux ans et demi. Je donne également des conférences et les deux se rejoignaient. Je me suis finalement tourné vers les conférences, très jouées. Ce que j’aime, c’est raconter la petite histoire, celle de notre vie quotidienne : la façon dont on tient sa fourchette, pourquoi on roule à droite, la façon dont on se dit ‘‘bonjour’’... »
« Nous avons tous une approche différente »
Vous participez aux Rencontres littéraires aux côtés d’autres historiens, ce week-end. Certains vous ont-ils inspiré particulièrement ?
« Alain Decaux a été pour moi un déclencheur, avec sa façon de parler. Pierre Bellemare est un conteur surprenant, étonnant. Aujourd’hui, Franck Ferrand comme Stéphane Bern sont des porteurs d’histoire chacun à leur façon. Il y en a pour tous les goûts. Nous avons tous une approche différente. »
Quels sont vos projets ?
« Je présente mes deux derniers livres, Le Jour où... les 100 dates qui ont fait l’Histoire de France et Le grand almanach de la France 2018, que je dédicace pour la première fois. Le mois prochain, je publie un jeu avec 400 questions. En février sortira Certaines histoires extraordinaires de l’Histoire de France. »
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